C’est sans aucun doute l’odeur de l’encens omniprésent qui donne le ton lors des premiers pas sur l’île. Bali, l’île des dieux… n’a pas volé son surnom! Déjà à la sortie de l’aéroport, dans les rues étouffantes de Denpasar, chaque commerce possède son petit hôtel pour y déposer les offrandes journalières. Offrandes sur les trottoirs, offrandes sur les hôtels, offrandes dans les temples… Ici, chaque famille a son temple, chaque village a son temple, chaque occasion aussi. Il y en a partout, sur les toits, dans les jardins, comme si aucun espace ne devait être perdu… Il ne faudra pas plus de trois jours pour se rendre compte que malgré un tourisme de masse, les Balinais restent particulièrement attachés à leurs traditions et se préoccupent avant tout de calmer les dieux, de chasser les mauvais esprits et de chercher la protection de la famille. Chaque jour est marqué par un rituel bien précis et chaque événement l’occasion d’une célébration. Un hindouisme très particulier influencé par le bouddhisme, l’animisme et le culte des ancêtres. Bref, autant vous dire que c’est franchement pas facile de s’y retrouver et de percevoir les nombreuses clés pour comprendre la religion balinaise.
Dans ce tour du monde, Bali s’inscrivait comme une étape particulière, étant donné que c’est ici que nous avions choisi de passer 15 jours en compagnie de nos parents. Avec un rythme un peu différent que celui que nous connaissons depuis 4 mois, nous avons décidé de passer une semaine dans le sud de l’île et une autre dans le nord.
Autant vous dire tout de suite que malgré une villa particulièrement luxueuse, le sud ne nous a pas franchement emballé. Ici, on retrouve toutes les dérives du tourisme de masse, concentrations d’hôtels, plages et coraux abîmés, sans compter les multiples arnaques dont il faut déjouer les plans… Et comme tout le monde, il nous faudra quelques jours avant d’avoir intégré les vrais prix et pouvoir marchander correctement 😉
Vous l’aurez compris, Bali peut offrir le meilleur, comme le pire, et expérience faite, pour éviter le pire, il faut s’éloigner des côtes, aller dans les terres, dans les campagnes, à la recherche des vrais Balinais souriants et serviables qui vous feront découvrir leurs trésors. Car on ne peut être que sous le charme de ces splendides rizières, de ces cascades époustouflantes et de ces petits chemins montagnards sinueux dont les panoramas sont grandioses.
Parfait me direz-vous?
Oui…et non… car à Bali, si tout est divin, on peut dire aussi que, malheureusement, les dieux se sont pris des poubelles sur la tête….
« Bali plastique » comme certains la nomment. Ici pas de collectes d’ordures, chacun y va de son bon sens… ou pas! Les locaux balayent devant chez eux pour envoyer tout directement dans les rivières et dans la mer. Les fossés sont autant de décharges sauvages et les plages sont pour la plupart très sales, loin, très loin, de l’image idyllique qu’on pouvait s’en faire.
Les récifs coralliens sont complètement ravagés. Mais dans ces eaux plutôt tristes où le plastique sera votre compagnon de plongée, il reste un petit bijou le long des côtes de l’île déserte de Menjangan … Un splendide récif préservé et forcément loin des foules… Surtout ne le répétez pas trop 😉
Bali c’est aussi des centaines de mobylettes (portant parfois jusqu’à 4 personnes) qui se faufilent à toute allure sur des routes surchargées. Sans trottoirs, ni éclairages nocturnes autant dire que pour nous et avec 3 enfants, toute promenade à pied s’avère un peu stressante et c’est sans compter les innombrables trous et égouts ouverts dont Tiago a d’ailleurs fait les frais (dégouté mais heureusement pas blessé 🙂 )
Après ces 15 jours de retrouvailles, entre visites et bons restos (car la cuisine balinaise peut se montrer très raffinée) nous avons continué notre route vers Amed. Là aussi, il ne reste rien de la splendeur des coraux d’autrefois, et franchement c’est à se demander si les auteurs de certains guides vont vraiment sur place.:(
Nous avons quitté Amed un peu déçus, nous demandant si nous n’avions pas passé assez de temps sur l’île… Les enfants se demandant si on allait encore leur faire visiter des temples 😉
C’était sans compter sur cette nouvelle surprise que Bali nous offrirait… La splendide région de Sidemen et ses rizières verdoyantes, sans aucun doute la plus belle de l’île. Tout notre séjour aura été à l’image de ces derniers jours entre déception et émerveillement, entre paysages grandioses et plastiques. Avec l’espoir fou que les mentalités changent vite, très vite… Avant qu’il ne soit trop tard 🙁
Nous prenons donc le bateau à Padangbai curieux de voir ce que l’île voisine de Lombok nous offrira de nouveau.