Fraîchement arrivés de Mendoza, les contrastes sont saisissants; mais où sont les arbres? Les trottoirs larges et propres? Où sont les restos qui nous tentent plus les uns que les autres? Autant être honnêtes, nos impressions sont franchement mauvaises; saletés, odeurs, chiens errants, graffitis pas vraiment jolis et personnes plutôt douteuses… Bref, ce n’est pas vraiment emballés que nous passons notre première nuit à Valparaíso. Nuit plutôt bruyante au vu des nombreux fêtards, marginaux et autres sans abris qui semblent sortir de partout une fois le soleil couché.
Mais bon, il nous en faudra plus! Ce n’est quand même pas pour rien que la ville est classée patrimoine de l’UNESCO et coup de cœur du « Routard »… Alors plutôt que de fermer notre porte et attendre que ça se passe, nous décidons de fouler les trottoirs, ou plutôt les escaliers, de la ville à la recherche des petites merveilles dont tant ont parlé.
Valparaíso est une ville portuaire s’étendant sur 45 collines (cerros), formant un vrai labyrinthe de ruelles, escaliers, passages et « ascensores » (fameux ascenseurs, 15 au total, mais aujourd’hui faute d’entretien seulement 5 sont toujours en état de marche).
Au fil des rues, au fil des jours, Valparaiso nous laisse un sentiment étrange, entre admiration et désolation. La nostalgie d’une ville dont la splendeur a été incroyable. Comme figés dans le temps, les nombreux bâtiments colorés tentent toujours de dominer avec une certaine fierté le Pacifique, mais le temps et le manque d’entretien ne les ont pourtant pas épargnés et malgré tout, un certain charme s’en dégage… Comme cherchant à gommer toutes ces imperfections, de nombreux artistes ont pris d’assaut les murs de la ville avec parfois de véritables œuvres d’art. Volonté de remettre un peu de gaieté dans une Valpa (pour les intimes) un peu triste? Ou peut-être de maintenir une certaine tradition, voire contestation?
Parce que pour aimer et découvrir Valpa, il ne faut pas hésiter à monter et à s’écarter des sentiers battus. Mais surtout, il faut pouvoir faire abstraction de cette décrépitude omniprésente. On pourrait vous montrer des photos magnifiques de la ville tant le potentiel est énorme. Espérons que dans le futur elle pourra relever les nombreux défis qui se présentent à elle, pour en faire vraiment une ville de cartes postales.
Ce sentiment mitigé restera le nôtre jusqu’à notre départ pour la montagne près de Talca.
Denis
7 mars 2014 — 20 h 53 min
Article de plus en plus digne … D’envoyé spécial…