Nous sommes arrivés à Darwin sous une chaleur oppressante. Première nuit dans une auberge plutôt miteuse et hors de prix (la moins chère trouvée) avant de prendre possession de notre nouvelle « grosse bête », le mobilhome.

Fourmis vertesC’est finalement avec un peu d’excitation que nous l’avons « retrouvé », comme on retrouve un endroit familier alors qu’on est très loin, avec dans la tête notre magnifique séjour en Nouvelle Zélande.

Bien vite, nous nous sommes rendus compte que l’hostilité de la région rendrait notre séjour, comment dire… plus difficile! La chaleur étouffante nous a obligé à nous rendre systématiquement dans des campings afin de bénéficier d’un peu de clim. Bien souvent, le nombre d’insectes et de moustiques en tout genre nous obligeaient à manger à l’intérieur afin de ne pas de se faire tout simplement dévorer.

Termitière cathédraleTermitesDe Darwin, nous avons prix la route du parc Kakadu, à la fois classé patrimoine naturel et culturel par l’Unesco. Nous avions lu que c’est dans cette région que les aborigènes sont le mieux intégrés et nous étions à mille lieux de cela! Ici les « noirs » et les « blancs » vivent dans des mondes parallèles sans jamais se regarder ni se parler. Les aborigènes sont présents dans le décor mais semblent errer comme des fantômes. Leur espérance de vie est de vingt ans inférieure à celle d’un Australien blanc. La mortalité infantile et le risque de développer une maladie infectieuse sont trois fois supérieurs. Jamais nous n’avons rencontré un aborigène facteur, caissier ou serveur dans un restaurant. Ils sont là, sans être là, et personne ne semble les voir. Nous avons appris que pendant plus de 60 ans, de 1910 à 1970, un tiers des enfants aborigènes ont été arrachés à leur famille par l’Etat australien afin d’en faire des hommes « civilisé »… Ce sont plusieurs générations qui ont été et sont toujours brisées, ne faisant plus partie d’aucunes cultures, ravagés par l’alcool et les drogues. Aujourd’hui, l’Etat semble vouloir se racheter une conscience en investissant dans de projets culturels, mais rien ne semble changer. Et dans ce parc Kakadu, qui est redevenu propriété des aborigènes, dans l’école du village, vous ne verrez que des petites têtes … blondes!

Yellow Water

Nous sommes arrivés tout juste à la fin de la saison des pluies et beaucoup d’endroits étaient encore inaccessibles.
Crocodile sauvage à Yellow WaterPour la première fois depuis le début de ce tour du monde, nous avons eu réellement le sentiment d’être dans une région difficile d’accès et ce particulièrement avec des enfants. Les distances entres les points dignes d’intérêt sont immenses. Il se passe des kilomètres sans rien, la monotonie est parfois pesante et seul les quelques « Road Train », ces camions géants à 4 ou 5 remorques, vous dépassant à vive allure peuvent vous sortir d’une certaine somnolence.

Ici, à chaque kilomètre franchi, on fait un bon dans le temps, plus de téléphone, encore moins d’Internet. Juste quelques pubs de campings de temps en temps, où là aussi, le temps semble arrêté. Peaux de Croco et vieux chapeaux, finalement on n’est pas si loin du film « crocodile dundee ».

Il n’y a rien à faire, nous avons touché ici les limites de ce que nous, petits aventuriers du dimanche, pouvions supporter, c’est décidément une terre bien aride et hostile que nous avons rencontré là-bas…