Bula ! Bula !
Voici le premier mot entendu à la sortie de l’avion, avec la petite musique de circonstance. Prononcez « mbula », cela signifie bonjour, et bienvenue si vous le répétez deux fois…
On l’avait planifié depuis longtemps, cette parenthèse fidjienne serait un peu nos vacances pendant notre voyage. On vous entend déjà… Quoi ! Des vacances, alors que ça fait 3 mois qu’ils ne font rien? 😉 Ben oui, parce que ça fait aussi 3 mois qu’on alterne les logements pas chers et les restos bon marché, et qu’on finit par en avoir marre de manger des frites 🙂 Le truc le plus difficile en voyage, surtout de ce côté du globe, c’est en effet de manger correctement et pas trop cher. Coup de gueule particulier pour ces soi-disant menus enfants qui rivalisent d’originalité entre « fish and chips », nuggets frites ou l’incontournable bolo industrielle… Du bon, du gras et du frit … Les enfants adorent…
Bref, revenons à nos moutons, ou plutôt nos cocotiers, nous sommes arrivés aux Fidji dans l’idée de nous poser un peu et de trouver un peu de confort. C’est comme cela qu’avec une promo défiant toute concurrence, nous nous sommes retrouvés au Sheraton… Je vous laisse imaginer : une bulle de luxe, des serveurs aux petits soins, piscines et cocktails… On culpabilise un peu, mais ça fait un bien fou. Ben oui, on ne se refait pas 🙂
Après quatre jours, direction Sigatoka la vallée « panier de fruits », comme on la nomme ici et à fort juste titre; la plaine regorge de papayes, noix de coco, pomelos, ananas et autres fruits très exotiques pour nos contrées lointaines.
C’est au cœur de cette vallée que nous allons vivre une des plus belles expériences humaines de notre voyage. Une journée dans un village traditionnel! Même si les villes fidjiennes se tournent vers la modernité et notre mode de vie, une majorité de la population revendique et assume ici un mode de vie tout à fait traditionnel, ne laissant venir à eux la modernité que lentement au prix de négociations avec les conseils d’anciens, qui régissent les villages. Celui où nous nous sommes rendus ne possède l’électricité que depuis 5 ans.
Les habitants vivent tous de l’agriculture et les enfants doivent traverser le fleuve à la nage tous les matins pour aller à l’école. Mais quel accueil les amis, quel festin et le tout en musique. Quel bonheur de voir nos enfants jouer avant ceux du village, avec finalement si peu de différences! Nous avons quitté le cœur gros, chargé de souvenirs… Bien conscients que la mondialisation frappe à leurs portes, amenant avec elle son lot de changements. Pour combien de temps encore ce mode de vie existera-t-il? Aujourd’hui déjà, au milieu de cette vallée dont l’accès est très difficile, une des bures, maisons traditionnelles fidjiennes, était dépourvue de tout mobilier, mais au fond, une télévision ultramoderne diffusait Disney Channel !
Le « Fiji Time » …
Voilà bien un autre trait du caractère fidjien que nous n’oublierons pas… Vous commandez un verre à une terrasse… 15 minutes s’écoulent et vous commencez à vous demander si, par hasard, on ne vous a pas oublié? Vous observez… Quatre serveurs sont présents et pourtant vous êtes le seul client? Vous désespérez et vous avez tort … « Fiji Time » les amis, ici, tout le monde a le temps, beaucoup de temps. Régis ne pouvait pas s’empêcher de réorganiser mentalement le travail de chacun et la répartition des tâches à chaque service, ben oui décidément on ne change pas 😉 On a vraiment du mal à imaginer que ces Fidjiens, nonchalants et si gentils, adorant les enfants, ont des ancêtres cannibales, qui ont terrorisé les explorateurs européens pendant des décennies:)
Nous avons continué notre route jusque Suva, la capitale. Selon le guide que nous avions, le Petit Futé, seul guide sur la région en français; Suva a tout d’une métropole moderne. A plusieurs reprises, nous avions déjà douté de la qualité de ce bouquin, mais là, on en est certain, l’auteur n’est jamais venu aux Fidji. Suva est une petite ville, plutôt en mauvais état où il est très difficile de trouver un resto sympa et où la pollution routière vous prend à la gorge. Bref, rien de très réjouissant, si ce n’est son marché et son musée sur l’histoire des îles.
Pour terminer ce séjour en beauté, nous avions réservé une excursion en mer avec au programme « snorkeling » pour les garçons. Malheureusement, le constat est le même que sur l’île, les Fidjiens ne sont pas encore assez conscients des enjeux écologiques qui sont les leurs. La barrière de corail est souvent en triste état, certains bateaux raclent les fonds en toute impunité, tandis que les animateurs n’hésitent pas à marcher sur les coraux et à lancer du pain aux poissons pour amuser les touristes… triste constat.
Il est clair que dans un pays où le tourisme est en perte de vitesse ces dernières années alors qu’il est une des principales sources de revenus, les enjeux sont énormes. Et sans une prise de conscience massive de la fragilité du patrimoine exceptionnel qui est le leur, nous redoutons le pire.
Un bilan tout en nuance donc, nous retiendrons avant tout les sourires et la musique omniprésente. Le tout nous amenant à aller voir ce que la barrière de corail australienne nous raconte…
Ma simon
5 mai 2014 — 14 h 09 min
Quelle sagesse que la vôtre….
Natalis
5 mai 2014 — 20 h 13 min
Que de réflexions réfléchies dans ce beau texte empreint d’humanité.Bisous
Marraine Parrain
Denis Françoise
11 mai 2014 — 23 h 53 min
A nouveau les mots sont faibles par rapport à ce moment magique !!!
Renier Janine
25 mai 2014 — 10 h 19 min
Merveilleuse expérience que la vôtre , réalisée en famille, quelquefois je me demande quelle empreinte cela laissera à vos enfants dans le futur… ???
Pas de doute , ceci va les aider à grandir en sagesse et en relativisant ce qui se déroule dans ce monde » nouveau » …. à construire ..auquel ils participeront activement sans aucun doute …
Héritage fascinant qu’ils pourront aussi PARTAGER avec leur famille , amis et condisciples; PARTAGER.. un des beaux termes de Face book …. merci à vous tous